Je soumets à votre perspicacité cette étonnante vue. Il semble s’agir d’une photo de la guerre 14-18, je dis « semble » car j’ai des doutes sur plusieurs détails.
– Aucun doute, il s’agit bien d’un bourdon de biniou, avec ses incrustations en étain et ses rubans accrochés au sommet.
– Si il ne fait aucun doute que ce soldat joue bien du biniou, le levriad bien visible sur cette vue, pose cependant quelques problèmes. Il ne ressemble à rien de connu, s’agit-il d’un bricolage de fortune ?
– Sur le haut de la manche, un insigne indique qu’il est maréchal-ferrant. – Plus bas, sous le coude gauche, il porte un galon, qui semble indiquer son grade de sous-lieutenant ou un autre signe distinctif ?
S’agit-il donc véritablement d’une vue de la guerre 14-18 ?
Commentaire de Laurent Bigot le 04/11/2012 : Si c’est bien un bourdon de biniou, par contre, les coulisses sont enfoncées à fond, ce qui ne se voit jamais sur les photos anciennes (d’ailleurs, ça ne se fait jamais). C’est vrai que le levriad est bizarre, mais le col de la poche est vrillé, ce qui permet de maintenir la poche gonflée. Si la poche est vrillée, c’est peut-être que ce levriad bizarre est quand même percé…. Bricolage? Remplacement de fortune ? Par contre, mes souvenirs d’armée me font douter que ce soldat soit un lieutenant (2 galons parallèles horizontaux). Enfin, le casque Adrian s’est porté jusqu’à, la 2ème guerre mondiale. Conclusion: Il reste bien 2 questions: S’agit-il véritablement d’un sonneur ? De quand date cette photo ?
Réponse de Kristian Morvan le 05/11/2012 : Pour moi aucun doute, il s’agit bien d’un sonneur mais qui, pose pour la photo. La position est bonne, notamment des doigts sur le « levriad » bricolé. Les coulisses du bourdon sont enfoncées mais pas grave, il ne joue pas… il pose. Comme tu le notes très justement, le col de la poche est vrillé, permettant ainsi de garder la poche gonflée pendant la pose. Après plusieurs recherches, le galon qu’il porte sous le coude gauche n’est pas la marque d’un grade.
Je viens de trouver la réponse à cette énigmatique photo. Elle est extraite d’un film « Le printemps de la victoire » de 1916. Il s’agit d’un film de propagande tourné par la Section Cinématographique des Armées, présentant l’activité au repos des soldats (travaux des champs, le bivouac, …) tourné au mois de mai 1916 et projeté dans les salles dès le mois de juin de la même année.
Pour en savoir plus lire : Les Images de la Bretagne et des soldats bretons dans la Grande Guerre, par Véronique Gouloubinoff & David Sbava, page 89-113 dans Petites patries dans la Grande Guerre, aux Presses Universitaires de Rennes, 2013.
Pour voir ce film en entier : http://www.ecpad.fr/le-printemps-de-la-victoire
J’ai extrait du film le passage qui nous intéresse ici :
Donc il s’agit bien d’un véritable sonneur de biniou, filmé en 1916 dans un bivouac. Le film nous permet presque de deviner l’air qu’il interprète sur son étonnant levriad, si vous avez des propositions ?
Merci pour cet extrait vidéo sans doute le seul témoin sonore de l’époque de nos sonneurs-soldats! Mais il n’y a pas de son est-ce normal? Je n’ai pas réussi à entendre le son en visionnant sur mon ordinateur la vidéo (que ce soit l’extrait du film ou le film en entier).
Bonjour, Il faut attendre le début des années 1930 pour avoir les premiers films sonores ! Kristian M.
Pour moi, notre sonneur-soldat c’est bouché les oreilles à cause du bruit pas du bourdon du biniou, mais de la guerre… Les commentateurs décrivent tous le vacarme assourdissant de l’artillerie. A remarquer que les soldats portent le casque. La scène se passe peut-être pas très loin de la ligne de front ?
Le sonneur n’est toujours pas identifié …
Et que jouait-il ?
Kristian MORVAN
Salud d’an holl,
Je ne connaissais pas ce doc, merci de l’avoir partagé.
Avez-vous remarqué qu’il s’est bouché les oreilles (1 au moins, avec du coton ?). Peut-être souffrait-il d’une otite ?
Alors que jouait-il ? Qui est-ce ?
ken ar c’hentañ
Bonjour – On devine assez facilement l’air joué par ce sonneur de lévriad. Une dictée musicale sans le son, c’est originale !
Alors, tous à nos crayons, gomme et papier musique !
Joé d’Oh !